La personne à suivre.Len Pennie, la poétesse qui défend la langue écossaise

Chaque lundi, Courrier international vous invite à découvrir une influenceuse ou un influenceur. Cette semaine : Len Pennie. L’étudiante fait partager son goût pour les particularités de l’anglais d’Écosse à travers la poésie. Ce qui lui vaut des critiques peu amènes mais aussi des soutiens de poids.

La suite ici : https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/la-personne-suivre-len-pennie-la-poetesse-qui-defend-la-langue-ecossaise

La lune dans les champs – Nichita Stanescu

Poème chanté par Nicu Alifantis

Traduction de la première et la dernière strophes (source : http://talent.paperblog.fr/7641360/la-lune-dans-les-champs/) :

« De la main gauche j’ai tourné vers moi ton visage

sous la tente des endormis cognassiers

et si je pouvais à tes yeux arracher mon regard

l’horizon du soir me paraîtrait marron.

[…]

Quand je regarde tes yeux aux alentours s’effacent les arbres

Dans tes yeux avec la lune je me reflète

…et tu pourrais, par oubli, nous écraser avec tes cils

mais ton visage sur le bras gauche je le retourne. »

Les fois où mon aimée…

Les fois où mon aimée, à nous deux je repense
Un océan de glace, devant mes yeux s’avance
Et sur la voûte blanchâtre, aucune étoile, aucune.
Au loin, comme une tache, on voit la jaune lune.
Dessus les mille vagues, glacées, de neige couvertes
Un pauvre oiseau survole, peine en ses ailes ouvertes,
Pendant que sa compagne s’en va disparaissant
Avec le groupe des autres, tout droit vers le couchant.
Il souffre et sur ses traces, de longs regards il jette;
Il n’est ni gai, ni triste, plus rien; sa mort est prête,
Aux ans passés il songe alors, dans un instant.

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Toujours plus loin nous sommes, tous deux nous éloignant;
Toujours plus seul, plus sombre, de glace je deviens.
Quand tu t’en vas te perdre, dans l’éternel matin.

 

Mihai Eminescu

traduction : Véturia DRAGANESCU-VERICEANU : http://jeanloup.roland.free.fr/

 

Ma morte vivante

Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même

Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos

Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie

Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent
J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres.

Paul Éluard (1895-1952)